
Conseil - Étude sur la Durabilité du Centre de Sensibilité aux Conflits (Conflict Sensitivity Hub) (CSH)
- RD Congo
- CDI
- Temps-plein
Les acteurs humanitaires, de développement et de paix (HDP) sont actifs en République Démocratique du Congo (RDC) pour répondre aux différentes crises humanitaires et soutenir les communautés à organiser des actions de développement et de paix. Ces acteurs HDP réalisent leur travail dans des zones, dont la plupart, sont affectées par les conflits, particulièrement à l’Est de la RDC. Cette aide apportée par les acteurs HDP nécessite d’être de plus en plus sensible au conflit et au genre pour atteindre un plus grand impact.C’est dans ce cadre qu’International Alert a mis en oeuvre un projet pilote du centre de sensibilité au conflit (CSH) en RDC, entre mars 2021 et février 2022 avec le financement du bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume Uni (Foreign, Commonwealth & Development Office, FCDO en sigle). Ce projet pilote a permis de tester l’implémentation du centre de sensibilité aux conflits et de réunir les leçons et les recommandations à prendre en compte pour opérationnaliser dans la durée un centre de sensibilité au conflit efficace en RDC. Ainsi, à partir d’août 2022, la phase principale de mise en place du CSH a débuté en RDC avec le financement de la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ) , du Foreign and Commonwealth Development Office (FCDO), des Affaires Mondiales Canada (GAC) et du Royaume des Pays Bas. Développé comme centre d'expertise pour la communauté humanitaire, développement et paix en République Démocratique du Congo (RDC), le CSH1 vise à renforcer la compréhension et les capacités des acteurs HDP en matière de sensibilité́ aux conflits. Le CSH soutient ces acteurs dans l’adoption d’une approche sensible aux conflits, afin de garantir que leurs actions aient un impact positif et durable sur les communautés bénéficiaires en RDC.Ce projet a comme objectif global de contribuer à l'amélioration de l'acheminement et de l'efficacité de l'aide en RDC grâce à une programmation des acteurs HDP de plus en plus sensible aux conflits et au genre. Il poursuit deux principaux objectifs spécifiques suivants :Objectif spécifique 1 : Fournir aux acteurs HDP un accès continu à des ressources adaptées en matière de conflits et de sensibilité au genre, au renforcement des capacités, à une assistance technique et à un apprentissage.
Objectif spécifique 2 : Accroître la crédibilité, les capacités et la pérennité du CSH.Le CSH de la RDC est structuré autour de quatre domaines principaux :1) Recherche et analyse. Le CSH mène des recherches et des analyses sur les conflits et les contextes, et formule des recommandations pour aider ses partenaires à mieux orienter leurs interventions. Il les assiste aussi dans le développement de leurs compétences en recherche et analyse.2) Renforcement des capacités techniques. Le CSH aide ses partenaires à créer et partager des outils pour suivre les contextes et l’impact des interventions, afin de garantir que la sensibilité aux conflits soit prise en compte tant au niveau programmatique qu'institutionnel.3) Appui technique. Le CSH propose trois types de formation: analyse des conflits, programmation et gestion sensibles aux conflits et au genre. Réglementations thématiques sont également offertes pour des domaines spécifiques (aide humanitaire, éducation, transferts monétaires, etc.).4) Apprentissage. Le CSH facilite et encourage l'apprentissage entre pairs, le partage d'expériences et les leçons tirées entre les organisations locales, les ONG nationales et internationales ainsi que les bailleurs de fonds, au sein d'une communauté de pratique.Depuis près de trois ans, le CSH a démontré sa pertinence et sa valeur ajoutée en appuyant un large éventail d’acteurs – ONG internationales, agences onusiennes, OSC locales et cluster– dans le renforcement de leurs capacités et la redevabilité de leurs interventions face aux dynamiques conflictuelles locales. Cependant, cette expérience reste à ce jour fortement dépendante de financements institutionnels externes dont plusieurs financements se terminent en mars 2026.Le CSH entre dans une phase critique de son développement car il doit poser les bases de sa pérennisation au-delà des financements de la phase actuelle, en renforçant son autonomie financière, institutionnelle et opérationnelle.Par ailleurs, le CSH est aujourd’hui hébergé par l’ONG International Alert, qui en assure la gestion administrative et logistique. Cette modalité a été conçue comme étant transitoire car le CSH a pour ambition de devenir une structure autonome, portée par un consortium d’acteurs nationaux et internationaux engagés dans sa gouvernance. La réflexion autour de la durabilité du CSH doit s’inscrire dans cette optique d’autonomisation du CSH.Ce double enjeu — réduction de la dépendance financière et transition vers une gouvernance autonome — appelle une réflexion stratégique approfondie, alimentée par des données concrètes sur le marché des services du CSH, des modèles économiques viables, des risques et des opportunités liés à l’autonomisation, ainsi qu’un plan de mise en oeuvre clair.Il existe plusieurs Centre de sensibilité aux Conflits dans le monde qui ont des modèles différents. Le consultant devra se mettre en relation avec ces centres pour dégager effectuer une analyse comparative afin d’identifier des leçons apprises et des modèles qui pourraient être adaptés au CSH en RDC2.2) Objectifs de l’étude
L’objectif principal de cette étude est d’examiner les modalités, les opportunités et les scénarios possibles pour assurer l’autonomisation et la durabilité du CSH à l’horizon post-mars 2026, et de proposer une stratégie concrète et réaliste qui permettra d’assurer son indépendance institutionnelle et sa stabilité financière. Elle doit permettre d’identifier et analyser les différentes options de durabilité financière du CSH, y compris la faisabilité de la monétisation partielle ou complète de ses services, l’accès à de nouveaux types de financements (notamment fonds privés), et la capacité du marché à absorber une offre payante. L’analyse devra inclure un plan d’action à mettre en oeuvre à partir de janvier 2026 et qui précisera les étapes et un calendrier devant permettre de passer à une autonomisation financière et institutionnelle du CSH.Elle devra inclure plusieurs composantes :
- Cartographie de la demande potentielle pour les services du CSH/analyse de marché : quels types d’organisations (ONG, bailleurs de fonds, institutions publiques, OSC, secteur privé) auraient un intérêt à contracter ou à financer directement les services du CSH? Quelle est leur capacité et disposition à payer? Qui pourrait payer et qui ne pourrait pas?
- Une analyse comparative des modèles économiques pertinents et proposition d’un modèle économique avec des financements variés : Quel modèle de service fonctionnerait concrètement - par exemple, paiements par formation, abonnement, contributions privées au CSH qui remplaceraient essentiellement le financement institutionnel actuel, le coût de ces services.
- Identification des scénarios d’autonomisation institutionnelle, en évaluant les implications juridiques, logistiques, humaines et stratégiques d’un passage du statut de projet hébergé à celui d’organisation autonome ou d’entité de consortium.
- Identification des risques, opportunités et facteurs de succès liés à la transition vers une gouvernance indépendante et un financement autonome, et proposer une stratégie pour surmonter les risques
- A partir de l’analyse du mode de fonctionnement actuel, proposition d’une feuille de route claire et opérationnelle pour mettre en oeuvre la stratégie de durabilité retenue, avec un calendrier, des jalons, des ressources nécessaires et des responsabilités partagées.
La méthodologie sera définie par le consultant mais pourra à titre indicatif inclure les éléments suivants :
- Revue documentaire : documentation interne, rapports d’évaluation, expériences similaires des CSH dans le monde.
- Focus groups : notamment avec les organisations nationales, internationales et agences du système des Nations Unies.
- Organisation d’ateliers pour valider les constats et scénarios.
- Une note méthodologique/rapport de démarrage 10 jours après le début de la consultance
- Un rapport final comprenant toutes les analyses et recommandations dont un résumé exécutif
- Une feuille de route opérationnelle pour la durabilité du CSH avec étapes, priorités, et besoins (juridiques, RH, techniques).
- Un power point de présentation à destination des bailleurs
La mission est prévue sur une période 50 jours, à partir de septembre 2025. La date butoir pour finir la consultance est le 30 novembre 2025.6) Profil du consultant ou cabinet recherché
- Qualifications académiques : Diplôme universitaire de niveau Master ou plus en sciences politiques, relations internationales, développement, économie, gestion de projets ou domaines connexes.
- Minimum 7 à 10 ans d’expérience dans la conduite d’études stratégiques, d’évaluations institutionnelles ou de planification organisationnelle.
- Connaissance approfondie du contexte de la région des Grands Lacs ou de la RDC.
- Maîtrise des approches de durabilité institutionnelle et de viabilité financière : expertise démontrée en analyse institutionnelle, en durabilité organisationnelle, capacité d’élaborer des modèles économiques hybrides et développement organisationnel, capacités d’élaborer des scénarios prospectifs.
- Expérience avérée dans le secteur de la consolidation de la paix, la sensibilité au conflit ou le renforcement des capacités des organisations nationales, internationales et agences du système des Nations Unies.
- Bonne connaissance du contexte congolais et des dynamiques de financement dans les secteurs humanitaire, développement et paix.
- Capacité à travailler en français et en anglais un atout.
Les candidats intéressés sont invités à soumettre :
- Une note technique détaillant la compréhension des TDR, la méthodologie et le calendrier proposé.
- Un CV détaillé du ou des consultants.
- Une offre financière.
- Des exemples d’études similaires menées.
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